Les flocons tombent, imperturbables, insensibles à vos jurons. Les mains sur le volant, le chauffage à fond, vous appuyez désespérément et de toute votre hargne sur l’accélérateur, le bruit du moteur couvrant la radio crachouillant le dernier bulletin météo. Les roues patinent, renâclent, tournent à vide. C’est le sur place. Arrive alors un yéti…
Au choix, ce scénario catastrophe peut n’être qu’un cauchemar ou la réalité, yéti mis à part ; dans le second cas, c’est que la préparation de votre voyage montagnard a omis un point essentiel. Trois solutions s’offraient pourtant à vous pour éviter des désagréments au beau milieu d’une montée enneigée emplie de touristes dans le même cas que vous, ou d’une campagne désertée sans personne trois kilomètres à la ronde. Reste à savoir quelle solution est la plus adaptée s’agissant de la traversée en voiture d’un épisode neigeux : pneus neige, chaines neige ou bien chaussettes neige.
Petit panorama pour mieux choisir
Le pneu neige paraît de prime abord la solution la plus simple. Un pneu neige est doté d’une composition et d’une forme spécifique adaptées non seulement à la neige mais aussi au froid et au verglas qui va avec. Il offre ainsi une adhérence optimisée sur tous types de surface, et il est déjà monté au moment éventuel où son usage se révèle nécessaire : nul besoin de sortir dans le froid tenter maladroitement de l’installer sur le véhicule. Problème, les pneus neige se justifient surtout dans le cas d’un risque très régulier de routes verglacées ou enneigées : investir dans un pneu neige pour un seul voyage annuel à la montagne est assez onéreux. Dans ce même cas, il serait plus pratique d’investir dans un jeu de 4 jantes supplémentaires avec pneus hiver afin d’alterner facilement les pneus hiver et les pneus été. S’ajoute alors une facture salée et un problème de stockage (4 roues 18 pouces, c’est lourd et ça prend de la place).
Pour ceux qui seraient dans ce cas de figure, restent alors les chaînes neige et les chaussettes, qui peuvent rester sagement dans le coffre en attendant d’être utilisées si nécessaire. Les secondes, recouvrant le pneu en le protégeant de la neige, font office de dépanneur plus que de solution miracle : plus simples à monter, elles permettent de se sortir d’un court passage difficile pour le véhicule. En revanche, les chaussettes neige ne font pas le poids face aux conditions de conduite plus extrêmes telles que de fortes chutes de neige ou de forts pourcentages de montée ou de descente. Dans ces cas précis les chaînes sont nécessaires ; voire obligatoires lorsque entre les flocons vous apercevez le panneau « équipements spéciaux obligatoires ».
Problème, contrairement au yéti, le montage apocalyptique des chaînes n’est pas qu’une légende, et ce, malgré les efforts des constructeurs pour fabriquer des chaînes moins casse-tête. Avoir des chaînes implique donc de s’être entraîné préalablement à les monter, et même dans ce cas précis dites-vous que monter une chaîne dans un garage au chaud ou sous le blizzard au froid (et à chaud) ne relève pas du même mérite. S’entraîner permettra néanmoins aussi de vérifier que vous avez choisi les bonnes chaînes, adaptées aux pneus de votre véhicule.
Si le choix vous paraît encore difficile après ce petit panorama, reste bien sûr la possibilité de ne pas aller du tout à la montagne ou d’y monter à pied (Tintin l’a bien fait et ce n‘était pas un monstre physique). Mais quoi qu’il arrive, sortez vos pneus couverts !