Dans le monde moderne, l’internet devient un outil indispensable dans la communication. Il permet de faciliter les échanges, se rapprocher des membres de la famille, même à l’autre bout de monde, faire de nouvelles connaissances ou simplement profiter des joies du télétravail. De leur côté, Facebook, Instagram, Tik Tok et autre réseau social sont devenus en seulement quelques années le secteur le plus actif de l’internet. En chiffres, il y a aujourd’hui 4,2 milliards d’utilisateurs de réseaux sociaux dans le monde. Un marché pour le moins juteux qui attire chaque jour de nouveaux entrants. Parmi eux, Omegle, une plateforme de messagerie vidéo instantanée. Facile à utiliser et accessible sans inscription, le service fait fureur chez les 10-15 ans. Pourtant, Omegle ne présente pas que des avantages surtout pour les enfants. D’ailleurs, les parents considèrent désormais ce site comme un véritable danger pour les mineurs qui l’utilisent. Tour d’horizon.
C’est quoi omegle ?
Omegle est une plateforme de discussion en ligne permettant de se joindre aléatoirement à des inconnus gratuitement et sans avoir besoin de créer un compte. En effet, pour se connecter, l’utilisateur n’a qu’à certifier d’un simple clic, sans aucune vérification, qu’il a plus de 13 ans.
Les discussions y sont totalement anonymes. Ainsi, l’utilisateur n’est pas obligé d’indiquer son identité. Dans les détails, les utilisateurs peuvent s’échanger textuellement via la messagerie instantanée ou visuellementà travers un appel vidéo. En fait, la plateforme met à disposition des visiteurs une salle de discussion virtuelle ou » chat room » où ils peuvent lancer des discussions modérées ou non modérées.
Dans les faits, Omegle est un site web de communication, accessible depuis une application mobile dédiée ou sur le site, qui surfe sur la même tendance que la plupart des sites et des réseaux sociaux. À l’instar de Facebook messenger et Livestream qui donne la possibilité de faire un live cam. À la différence qu’Omegle permet à l’internaute de faire des rencontres et de créer des liens avec de nouvelles personnes à travers le monde entier en toute confidentialité. Ceci, dès lors qu’il est âgé de plus de 13 ans et présente une autorisation parentale (pour les mineurs).
Pour l’histoire, Omegle a été lancé en 2009. Le service est resté actif pendant quelques mois avant de disparaître dans les fins fonds d’Internet. Avec la popularité désormais indéniable des réseaux sociaux, la plateforme revient petit à petit sur le devant de la scène. Elle compte aujourd’hui plus de 150 000 visiteurs.
Risques et dangers
De manière générale, Omegle met en relation au hasard les inconnus soit par chat webcam, soit par messagerie instantanée, sans qu’aucune vérification de l’âge des participants n’est préalablement faite par les modérateurs. Cela fait des jeunes, et plus particulièrement des mineurs, une cible de choix pour les abus en ligne.
Manque de modération sur le chat vidéo
Tout d’abord, Omegle ne dispose pas d’un système de modération assez puissant qui permet de protéger les utilisateurs mineurs contre les contenus indésirables et à caractère pornographique. Ensuite, le chat vidéo offre une possibilité d’enregistrer et de partager des séquences de vidéo sans le consentement de l’interlocuteur. De plus, comme il n’y a aucune restriction, des inconnus peu scrupuleux peuvent demander aux jeunes utilisateurs leur nom, âge et lieu de résidence.
Notons par ailleurs que le site propose 3 typologies de chat :
- chat adulte : malgré son appellation, cette option est accessible à tout le monde. Pourtant, le chat room peut contenir des contenus très explicites.
- chat modéré : il s’agit d’une option de discussion modérée par Omegle. Elle repose toutefois sur la clause de non-responsabilité ;
- chat non modéré : cette fonctionnalité s’accompagne d’une simple boîte d’avertissement pour dissuader les mineurs d’utiliser le chat. En revanche, ce dernier n’a qu’à cliquer sur OK pour entrer dans le chat room.
Il faut savoir que tous les utilisateurs peuvent accéder à chaque option (adulte, modérée et non modérée). En cliquant sur un simple bouton, ils seront rédigés, sans aucun avertissement, vers un site externe. En quelques secondes, les mineurs s’exposent ainsi à des risques potentiels : pornographie, suicide, appel à la violence, exhibition…
L’anonymat des utilisateurs
En autorisant les utilisateurs à accéder aux services sans avoir à renseigner leur identité ou à créer de compte, il est impossible exactement le type de profil. Dans les faits, le site est une véritable porte ouverte pour les profils dangereux pour les mineurs tels que les racistes, les extrémistes religieux, les escrocs, les harceleurs, les racistes et surtout les prédateurs et les pervers sexuels.
Dans la même logique, la traçabilité de ces personnes est tout simplement impossible puisqu’ils peuvent utiliser des pseudonyme et fausses identités.
Manque de surveillance
L’accessibilité au site est simple et gratuite. Ainsi, il est presque impossible de signaler un utilisateur douteux. De plus, on ne peut ni le bloquer ni filtrer la conversation. De plus, comme la plateforme n’est pas référencée comme interdite au moins de 18 ans, elle passe sous les radars du contrôle parental.
La plateforme n’étant pas référencée comme interdite aux mineurs, elle passe sous les radars du contrôle parental. Sans modération efficace, de jeunes enfants se retrouvent ainsi exposés à des contenus néfastes :
Mesures du gouvernement contre omegle
Une récente enquête de Kool Mag met en lumière les dérives de la plateforme. D’ailleurs, c’est cette enquête qui a déclenché les différentes procédures à l’encontre du site. Entre autres, Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de l’Enfance, a saisi la justice pour des faits d’exposition des mineurs à la pornographie et à la pédocriminalité. En parallèle, l’association La Voix de l’enfant a interpellé Arcom, l’Autorité publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, pour contraindre omegle à restreindre l’accès au site.
Le gouvernement lance également depuis quelques mois des campagnes de sensibilisation pour inciter les parents à bien surveiller leurs enfants qui passent du temps sur la plateforme. Notons que ce n’est pas la première fois que le site est pointé du doigt. En 2020, Google Play et App store avaient banni l’application mobile de Omegle pour comportements inappropriés envers les mineurs.
Aujourd’hui, la plateforme fait une fois de plus face à une grande polémique. D’ailleurs, en plus de la France, Omegle est également dans le viseur des autres pays comme le Canada, le Royaume-Uni et les États-Unis. Dans ces deux derniers pays, le site est également au cœur d’une affaire de pédocriminelles.
Néanmoins, malgré cette mauvaise presse, les jeunes restent nombreux à se ruer sur la plateforme dont le nombre de visiteurs ne cesse d’augmenter chaque jour. De son côté, Omegle semble prendre à la légère tous les signalements des parents. La preuve : le site vient d’apporter de nouvelles améliorations à son service et à mis à jour certaines fonctionnalités de messagerie et de chat live. Parmi lesquels :
- mode vidéo : offrant la possibilité aux utilisateurs de faire des vidéos et de se regarder à partir de leur webcam ;
- mode « intérêts » : cette option permet de choisir les personnes avec qui discuter et qui partagent le même centre d’intérêt ;
- « College student » qui permet aux étudiants de discuter avec d’autres étudiants à partir d’une adresse mail universitaire ;
- mode « undemorated section » qui vous permet d’accéder directement à un chat +18 ans.